À regarder ce loft brutaliste à New-York, il semblerait que le propriétaire a posé ses meubles. L’espace industriel a un aspect délabré. En réalité c’est un parti pris. Ivonne Casas a choisi de donner à son intérieur un esprit minimaliste dépouillé, dans la ligne du style « rough luxe« , mélange de luxe sur fond d’usure.

L’aménagement de cet espace, situé dans un immeuble ancien de Brooklyn, a été soigneusement étudié. Cet ancien laboratoire à l’aspect extérieur misérable (voir les photos de la façade) a été fermé un temps par le service de sécurité publique. Ivonne a profité de sa mise en conformité pour rénover son loft dans un souci de préserver les caractéristiques industrielles du bâtiment. Avec l’aide de l’architecte Skip Bolling, le loft a été divisé en deux appartements plus petits, mais pas si petits que cela. Elle en a conservé un pour elle-même, tandis que l’autre était mis en location.

Pour ce qui est de l’aménagement intérieur, le lieu semble donc avoir été conservé dans son jus : le sol en béton magnifiquement vieilli par le temps et les grandes fenêtres de fer ont été préservés et sécurisés. Quant à la décoration, elle se veut minimaliste et éclectique.

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Une ambiance préservée minimaliste et éclectique

Ce que j’aime dans cette rénovation est que l’ambiance de l’endroit a été préservée. La tentation est toujours de refaire à neuf, ce qui est bien aussi. Malheureusement, je trouve toujours que nous y perdons quelque chose. Nous perdons les traces du passé, les patines. Ce n’est qu’un avis personnel. Je sais qu’il y a deux écoles dans ce domaine. Ivonne Casas a choisi de conserver les caractéristiques industrielles du bâtiment.

Le décor est brut, dépouillé. Sa beauté vient du sol en béton magnifiquement vieilli et des immenses fenêtres en fer.
Elle a décidé que son loft serait minimaliste éclectique. Il est meublé de pièces anciennes, des années 1970, 1960 voire plus anciennes. Le mélange des temporalités et des styles a fini par s’intégrer harmonieusement aux murs et au sol vieillis par le temps.

L’objectif n’était pas que le meuble se démarque, mais qu’il crée des couches de couleur, comme une sorte de peinture tridimensionnelle générée par des fuites.

Casa Vogue – Photo : Filippo Bamberghi