Nightwood est un studio de design installé à Brooklyn, qui est spécialisé pourrait-on dire dans l’art de l’upcycling. Dans leur atelier, vieux meubles et textiles retrouvent en effet une seconde vie. Il ne s’agit pas de faire du lisse, du joli. Les meubles sont au contraire déconstruits, et au bois lisse, on préfère les bois usés, les choses qui ont une histoire.

J’aime beaucoup la façon dont elles réinventent l’art de la tapisserie. Cela donne un aspect néorustique à leurs créations, car les meubles prennent un aspect très brut. Je dis « elles », car ce sont deux femmes qui sont à la tête de cette entreprise Ry Scruggs et Nadia Yaron. En plus, de leur boutique et atelier de menuiserie, elles font aussi décoratrices d’intérieur. Je vous donne à voir, un appartement dans Brooklyn, réaménagé avec leurs créations.

Autres inspirations

Un appartement à Brooklyn

Quand j’ai découvert le travail de transformation de vieux objets du studio Nightwood, j’ai adoré leur travail. Je ne pense pas que je pourrais être aussi radicale, car je soigne méticuleusement mes finitions. Cependant, on voit que cela fonctionne très bien dans un intérieur. La meilleure démonstration a été pour Ry Scruggs et Nadia Yaron de s’attaquer à un chantier de « décoration », leur premier essai dans le domaine.

Il s’agit d’un appartement dans Brooklyn, appartenant à une avocate à la retraite Aya Yamanouchi Lloyd. Le contexte était particulier, car Mme Lloyd venait de perdre son mari, et avait sans doute besoin de changer les choses chez elle. Elle a d’abord investi dans un canapé et un miroir, puis quand elle s’est décidée à emménager dans un nouvel appartement. Elle a alors fait appel aux propriétaires de la boutique chez qui elle avait acheté le canapé.

Moi qui ai écrit plusieurs articles sur la déco cracra (Pour une déco brute (partie I) : Laissez parler les murs et  Pour une déco brute (partie II) : Vieillir les sols), dans cet exemple, nous sommes dans le système inverse : un environnement soigné, dans lequel on introduit des meubles bruts, patinés. Mme Lloyd voulait de la chaleur, de l’intimité et du confort et ne voulait pas un espace trop décoré, mais cependant quelque chose de raffiné.

Je trouve cette approche de la décoration intéressante et pratique. En effet, les meubles « patinés » ne sont pas fragiles. Et comme disent les deux complices de Nightwood, une tache sur un siège, il suffit de la cacher par une pièce de tissu cousue…

New-York Times – Photo Trevor Tondro