Les bois de chantier ont la cote, ils sont même tendance, pour ne pas dire très très tendance… Ils vont de pair avec ce mouvement de simplification et d’épuration de nos habitats qui gagnent les « cités branchées ». Beaucoup d’architectes s’emparent de ces panneaux de bois, ce qui entre-nous, n’a rien de nouveau. En revanche, ce qu’il l’est, c’est de laisser ses panneaux bruts comme une signature. C’est même très chic. Du coup, nous pauvres pécheurs, nous voulons, désirons aussi cette cuisine si tendance en plywood. C’est vrai que c’est chouette et qu’en plus, on se dit que cela coûtera moins cher qu’une « vraie » cuisine. Erreur fatale, le parcours de l’apprenti décorateur est semé d’embûches.
Je commence mon exploration avec le bois massif. Vous me direz : bois de chantier ? Pas vraiment. Certes, je ne peux pas dire qu’une planche en chêne massif ou en merisier rentre dans la catégorie de ce qu’on appelle « bois de chantier ». Néanmoins, je pense que l’on peut considérer que les panneaux en sapin ou en pin de base peuvent entrer dans cette catégorie. Cela reste des panneaux peu chers qu’on utilise facilement sur les chantiers. La différence aujourd’hui, c’est qu’il est très chic de les laisser brut comme pour cette maison réalisée par l’agence d’architecture de Rob Kennon ci-dessous.
Les agglomérés en général
À la base, les agglomérés sont une bonne idée. Ces panneaux sont en effet, constitués des déchets des scieries et permettent donc la valorisation de ce qui aurait dû finir brûlé ou jeté, mais voilà… ce qui à la base, apparaissait comme économique et écologique, n’est pas forcément si écologique que cela, et surtout pas très bon pour notre santé.
Le principe est simple. Une fois débité le bois d’arbre, il reste l’écorce, la poussière, les copeaux et plein d’autres déchets. Vous passez le tout dans une broyeuse, vous ajoutez un liant aux résidus, vous mélangez bien le tout et à l’aide d’une presse à chaud et sous haute pression, pour obtenir un panneau en bois tout beau, tout neuf. Merveilleux !
Le problème ne réside pas tant dans les résidus, mais dans le liant.
À propos des COV
Les COV sont les composés organiques volatils et… dans ces COV, on trouve beaucoup de choses, des composés volatiles produits par les plantes, mais aussi des trucs moins fun qui proviendraient des activités humaines. Dans ce sujet, ce sont les COV des solvants pour les vernis, colles, encres et peintures qui nous intéressent.
Sans le savoir, on en met des choses pas très saines dans nos intérieurs, mais je ne suis pas là pour faire peur. Je suis comme beaucoup d’entre nous à me dire qu’il faudrait peut-être que je fasse un peu plus attention aux produits que j’achète. Ces émanations ne sont dangereuses à court terme. C’est leur concentration, leur durabilité et leur interconnexion entre elles, qui sont pernicieuses.
- L’OSB
- Le mélaminé
- Le stratifié
- Le MDF (Medium Density Fiberboard), Médium©
Design intérieur : Royal Roulotte
Le contreplaqué ou multiplis
Je ne vais pas revenir sur le sujet du contreplaqué que j’ai largement traité dans cet article : Ne dites plus contreplaqué, dites « plywood ». Je mets sciemment le contreplaqué à part des « agglomérés », car il s’agit de minces feuilles de bois collées et pressées à chaud en alternance (pas dans le même sens) les unes aux autres. Les essences utilisées sont le peuplier, le bouleau, les résineux et l’okoumé. Comme les agglomérés, ces panneaux contiennent de la colle formaldéhyde. Ils sont plus chers que l’OSB qui gagne du coup en popularité.
Vous pouvez lire cet article intéressant sur le sujet Bois OSB versus contreplaqué (ou Plywood) : le match technique et environnemental.
Design intérieur : John Donkin architect – Photo : Urszula Muntean
Le bois composite
Je termine avec le bois composite ou wood plastic composite (WPC) qui est un matériau composé de fibres de bois et de résines plastiques. Il est surtout utilisé pour réaliser des terrasses, des plages de piscines, des pontons et autres aménagements extérieurs durables, mais également pour l’habillage et l’isolation de façades, ainsi que pour la création de mobilier urbain et de mobilier intérieur. Ce matériau est relativement nouveau (inventé en 1975 par un Japonais).
Vous imaginez bien que sa fabrication n’est pas très « naturelle ». Comme beaucoup de ses produits, il faut bien se renseigner sur les filières.
Bon à savoir ! L’OSB et les panneaux de contreplaqué, collés avec des résines phénol formaldéhyde (PF) sont de plus en plus sans formaldéhyde. Ces panneaux sont donc beaucoup moins nocifs que les panneaux de fibres à densité moyenne, appelées aussi MDF ou médium©.
TÉMOIGNAGES
Grégor est architecte. Il n’a pas souhaité être mis en avant sur le blog, ce que je respecte. Je partage avec vous son expérience qui m’a semblé intéressante. Ce n’est pas une vérité, cela reste un témoignage qui personnellement m’a poussé à m’interroger et à me renseigner plus sur le sujet. Vous pouvez vous aussi me laisser votre avis dans les commentaires, me faire part de votre expérience ou lui répondre, je lui transmettrai.
Expérience perso
Expérience pro
À propos de la durabilité de ces bois de chantier
Sa structure naturelle ne serait pas stable. Là encore, je n’ai rien pour étayer cela, pas même d’expérience personnelle, pour le coup. Je ne fais que le relais, sans avoir pu le constater. C’est le représentant qui évoquait le nombre croissant de SAV chez des clients mécontents…
Et pour finir
Certes, j’ai fait l’économie de la main-d’œuvre, mais aussi de la qualité du matériau, qu’un professionnel consciencieux aurait pu m’apporter.
Cléo
14 octobre
Bonjour Clémence
Votre blog est passionnant et vos articles sont très intéressants. Merci beaucoup!
Je me régale!
Cléo
n
25 mai
Merci pour une inscription à votre liste de diffusion.
COLMARD
28 février
super article , merci !!
Mutel
2 février
Bonjour,
Je découvre votre blog au grès de mes recherches d’inspiration pour un meuble en bois brut.
Votre blog est excellent et votre article sur les differentes sortes de panneaux de bois tout à fait complet. Bravo.
Faire faire des meubles en contre-plaqué, médium ou osb n’est pas qu’une question de volonté ou de coût. Nous venons d’acquérir une maison 1900 que nous souhaitions voire modernisée par la confection par un menuisier-ébéniste d’un grand meuble moderne en aggloméré écologique comme nous en avions été inspiré par les réalisations de 1er Etage Architecture. Nous étions au courant des prix et avoins accepté un devis à 5 chiffres! Notre artisan était tout à fait enthousiaste. Il a donc fait une recherche approfondie pour trouver un fournisseur de ce type de panneaux. Il en a bien trouvé un mais celui-ci ne livrait pas moins de 18 pallettes à la fois soit 1 demi semi-remorque!!!! Un peu trop pour lui. Il ne sait pas découragé et a poursuivi sa recherche pour trouver de l’aggloméré écologique mais également coupe-feu… ce qui revenait au double du prix de l’agglo écolo qui est lui même plus cher que l’agglo standart!
Voila, on va donc changer notre fusil d’épaule et faire le meuble en osb écolo.
Le CP écolo revenant bien trop cher pour la confection d’un grand meuble intérieur-extérieur et ne sera utilisé que par « touches »
Bonne continuation et au plaisir de vous relire
Cordialement
Clémence
8 février
Bonjour Séverine,
Merci d’avoir laissé un commentaire, j’espère que ce sera le premier du longues séries…
Je vous remercie vraiment pour votre partage d’expérience que j’ai lu avec beaucoup d’intérêt, même si je n’ai pas pris le temps de vous répondre sur le coup.
En vous lisant, je me dis que c’est dommage que ce soit si compliqué de trouver de l’aggloméré écologique en petite quantité quand on sait la nocivité des produits vendus en grande surface !
Laura
26 décembre
Excellent article. je vous remercie pour l’effort 🙂
André
7 novembre
Bonjour Clémence,
En regardant les blogs bois et déco j’ai lu votre article sur les différents types de panneaux et bois. L’expérience de Grégor ne me surprend nullement. En effet depuis quelques temps déjà on trouve même dans le milieu professionnel ( je suis menuisier ébéniste) des panneaux contre-plaqués en provenance de chine de qualité très médiocre, qui sont bon pour rien car ils sont déjà voilés au début et présentent des défaut d’épaisseur, je pense qu’ils ne sont pas calibrés de plus comme Grégor le souligne on trouve entre les couches des gros « copeaux » ou un genre de bouts de bois pour boucher les espaces vide. Le seul avantage est le prix, toutefois cher pour du mauvais produit. Ensuite la densité du panneau chinois est tout aussi lamentable un minimum de colle et pas bien pressé.
Le sciage d’un contreplaqué n’est pas évident du tout, parce que d’une manière ou d’une autre on sera amené à couper en travers fils ce qui vas générer des éclats plus ou moins importants en fonction de la scie et de la lame de scie utilisée, là aussi il existe scie et scie.
Pour terminer, personnellement je ne suis pas « fan » de mobilier en bois brut, la surface n’est pas protégée donc le risque de taches est permanent et difficile à nettoyer, je suis encore moins « fan » des meubles en palettes, où les risques de champignons et autres salmonelles ne sont pas à négliger non plus. Souvent les images que l’on vois sur le net sont des réalisations avec des palettes neuves et très bien mis en situation. Petite info à ceux qui ont un projet de meuble en palettes seules les palettes marquées EUR ou EPAL garantissent le non traitement au bromure de méthyle. Toutes les autres palettes = Danger.
Je tenais encore à vous faire part de mon admiration pour votre blog et articles fort intéressants, continuez ainsi, bravo.
Cordialement André
carreaux de ciment
2 novembre
Cool!