Quand architecture et décor ne font qu’un, cela donne des projets excessivement harmonieux et cohérents. En quelques années, le duo d’architectes Chan + Eayrs, en couple au travail comme à la vie, s’est imposé dans le monde de l’architecture et du design d’intérieur, un exploit notable. Leur univers n’appartient qu’à eux, et est difficilement inimitable dans la vraie vie. Il n’en reste pas moins inspirant dans la palette de matériaux et de couleurs.
Leur démarche est étonnante. Chacun de leur projet est unique et d’une rare beauté esthétique. Je vous propose de découvrir trois de leurs projets, leurs deux premiers en fait dont j’aime assez le côté minimaliste contemporain, l’approche de la lumière et la palette de couleurs.
« Il y a tellement d’homogénéité dans le tissu urbain, dit Zoe Chan. Nous voulons créer un peu plus de surprise. »
Autres inspirations
À propos de Chan + Eayres
Chan + Eayrs, c’est l’histoire d’une rencontre.
Elle, Zoe Chan, d’origine chinoise, née à Londres est diplômée de l’université de Cambridge et de The Architectural Association. Cette surdouée a fondé en 2009, l’Atelier Chanchan et cumulé de nombreux prix et la reconnaissance. Il y a Merlin Eayrs, tout aussi doué, au parcours également bien rempli, diplômé de Cambridge Arts et Théâtre Ecole, Inchbald Interior Design School et The Architectural Association (AA).
En 2014, ils se trouvent, se fondent et fondent Chan + Eayrs avec une même ambition : redéfinir l’approche traditionnelle de l’architecte en y injectant une dose artistique.
Ainsi, ils ne travaillent que sur un projet par an qu’ils développent de A à Z pour créer des maisons de façon indépendante, à partir de leurs propres fonds. Ils abordent chacun de leur projet comme le ferait un artiste. Chaque étape est soigneusement chorégraphiée, de la sélection du site à la conception architecturale/sculpturale en soignant les moindres détails.
Du sur-mesure, la projection d’une vision…
HERRINGBONE HOUSE
La première chose que l’on remarque en regardant ce projet, ce sont les murs en chevrons de briques rosées, un clin d’œil à la banlieue londonienne. Cependant, la référence aux maisons victoriennes s’arrête là. Elle répond juste au souci de contextualiser le geste architectural dans son environnement proche. Au-delà donc de ses gracieux murs en chevron, ce qui est intéressant est le geste architectural qui défit les contraintes du terrain d’implantation.
La solution a été de concevoir une maison sur deux étages avec des blocs emboîtés, ouvrant sur deux cours intérieurs pour faire entrer un maximum de lumière.
Palette de tonalités douces et claires
Toute la maison baigne dans une espèce de douceur. Cette impression est rendue par l’œil du photographe certes, mais aussi par le choix de la palette chromatique, un mélange de bruns doux et de tons « nude », en harmonie avec l’amour de Chan pour l’architecture et le design scandinave. Le plancher en bois clair renforce cette impression minimaliste e,t en reflétant le moindre rayon de lumière, favorise une ambiance harmonieuse et paisible.
Faire entrer la lumière
Tout est fait pour capturer la lumière et la faire entrer au maximum. N’oublions pas que nous sommes à Londres. Un escalier en acier blanc suspendu conduit à un atrium lumineux qui déverse sa lumière dans le salon. Au deuxième étage, on trouve trois chambres et une salle de bain dont la décoration est en cohérence avec le rez-de-chaussée.
Voir aussi le reportage sur bobedre.dk et telegraph.co.uk
NEW CROSS LOFTS
Pour ce deuxième projet, New Cross Lofts, le duo a imaginé une structure de quatre unités dans le sud de Londres. Ils ont investi un bout de terrain, anciennement occupé par un garage brûlé qui présentait pas mal de contraintes. Pour ce projet, ils ont appliqué la même technique de briques imbriquées en chevron que précédemment. À l’intérieur, ce qui frappe encore, c’est le soin apporté pour faire entrer la lumière et le choix de la gamme des couleurs nude, soulignées de noir qui change de l’éternel « blanc / gris / ciment » utilisé dans la rénovation d’atelier industriel.
Les designers ont étudié chaque détail, jusqu’aux meubles.
Chaque loft dispose de quatre fenêtres en acier réalisées sur-mesure ; présentant un vitrage en verre cannelé sur la moitié inférieure pour préserver l’intimité des habitants.
Un avantage de travailler pour nous-mêmes est que nous pouvons chorégraphier cette esthétique, dit Eayrs. Un constructeur ne vous donnerait pas l’occasion d’aller chercher un vieux morceau de bois qui a été poli au fil du temps. Tout doit être nouveau, répondre à un modèle. J’aime la crudité et la patine.
chanandeayrs.com – Photo : Michael Sinclair
The Weavers House
The Weavers House est située sur un terrain d’angle à Spitalfields. Le quartier abritait autrefois la plus grande colonie de huguenots de Londres. Ils se sont inspirés de l’histoire du lieu et du quartier pour la rénovation de cette maison de ville de six étages. En combinant des matériaux, des techniques et des couleurs traditionnels avec des espaces ouverts, des lignes épurées et des détails réfléchis, ils ont obtenu un style intemporel que j’aime appeler « old new », plus new que old.
chanandeayrs.com – Photo : Michael Sinclair
Chacun de leur projet est mis à la vente, avant qu’ils prennent lieu et place dans un nouvel espace à rénover. Cela explique que leurs réalisations soient rares. Cela les rend d’autant plus désirables.
Pas de commentaires