Avec l’aménagement de notre future maison, je me cherche en termes de déco. Que voulons-nous exactement ? Quelle ambiance ? Comment ne pas se lasser ? Que ce soit beau, simple et en même original ? Nous, quoi…
Mes goûts ont bien évolué depuis que j’ai créé ce blog. Le fond reste le même : un goût pour l’authentique, les matériaux naturels, le mobilier ancien mélangé à des objets design d’aujourd’hui… En revanche à force de passer en revue des tendances et de scanner des tas, et des tas d’intérieurs, j’aspire à une certaine simplicité, à un certain minimalisme.
La question est : jusqu’où aller dans le minimalisme ?
Autres inspirations
MK HOUSE BY NICOLAS SCHUYBROEK
Il y a cette image qui m’obsède, ce parquet à chevron, chêne, ces murs blancs, cette longue table de planches assemblées, encadrée de chaises vintage qui donne sur une verrière d’atelier. Au fond on devine la cuisine, blanche. La décoration y est minimaliste : quelques cadres, un plat design, des rideaux, crème.
« Minimalistique. »
On est dans l’univers de l’architecte belge : Nicolas Schuybroek. Avec son équipe, ils ont rénové cette maison de ville classée au patrimoine, située dans le centre historique d’Anvers. L’espace autrefois sombre et illogique a été complètement repensé pour percevoir au maximum la lumière naturelle et favoriser la circulation. Le décor y est quasi monastique donc : du blanc, du bois, du marbre blanc et des touches de noir.
Et c’est ce qui me plaît : cette palette de matière restreinte qui sert de toile de fond pour mettre en valeur le reste. J’ai compris qu’en décoration ce dont on se lasse le moins, ce sont les beaux matériaux. Aller à l’essentiel. Choisir peu, mais bien.
Pour autant, c’est peut-être un peu froid. Je reste une « turbulente ».
Notre objectif était de créer une maison intemporelle, chaleureuse, minimaliste et élégante en harmonie avec son passé et les besoins du client.
UN INTÉRIEUR MINIMALISTE A LONDRES
Cet intérieur correspond plus à notre budget, mais la recherche esthétique est assez proche de la maison MK à Anvers. C’est celui d’un couple de créateurs, basé à Londres. Ils ont investi un appartement dans un immeuble Art déco. L’aménagement s’inspire de l’histoire du bâtiment. Comme eux, je suis assez sensible à cette époque qui est encore si actuelle, et en même si datable.
J’ai toujours aimé l’Art Déco en tant que mouvement, car il se sent simultanément moderne et historique. Joel et moi sommes aussi des fans des intérieurs modernistes et traditionnels Shoin-zukuri.
Je ne pouvais pas m’empêcher de remarquer comment les dessins de la fenêtre de Crittall imitaient les écrans Shoji japonais, donc je vois l’appartement comme un amalgame de toutes ces références.
C’est amusant de voir qu’ils ont développé des réflexions semblables aux miennes.
Je n’ai pas toujours été aussi minimaliste! Joel et moi sommes tous les deux des pies au fond, avec une histoire de thésaurisation. Je suppose qu’avec des vies de plus en plus occupées, il est de plus en plus important d’avoir un sanctuaire à la maison.
Au fil du temps, nous avons développé ensemble notre esthétique et commencé à apprécier des principes plus minimalistes – nous aimons permettre à chaque objet ou meuble de respirer pour en apprécier la forme et les qualités. Même si notre espace est minimal, il y a une certaine douceur à Wabi Sabi. Il y a beaucoup d’objets vieux et âgés, de matériaux naturels, de textures et de plantes.
THE GJØVIK HOUSE PAR NORM ARCHITECT
Imaginez six blocs en béton, revêtus de bois, s’encastrant dans la nature glacée entre autres pour ces photos. Ils ont été conçus par l’agence d’architecture danoise Norm Architect. Je ne reviendrais sur ce que je pense de cette agence, car j’en ai déjà parlé dans cet article : Plonger dans le grand blanc avec l’agence Norm Architects. En gros, « ce n’est pas rigolo« . C’est beau, magnifique, paisible…
Encore une fois, la question se pose : peut-on vivre avec aussi peu ? Dans un espace aussi vide ? Sans doute.
J’ai lu cet article très intéressant Is « Goodbye, Things » the New « Life Changing Magic of Tidying Up »? sur ce Japonais qui s’est défait de presque la totalité de ses affaires pour ne garder que le strict minimum. Il raconte dans un livre ce parcours et comment il s’en porte mieux.
Cela fait rêver. Certains sont rassurés dans le désordre. Moi, j’aime assez cette sensation du « rien » comme lors d’un déménagement, quand les cartons ne sont pas déballés. J’ai aimé cette période étudiante, où j’allais de stage en stage avec seulement le nécessaire dans ma voiture. Des chambres décorées par trois cartes postales.
Mais voilà, le vide n’appelle pas le vide. Compliqué de se débarrasser du superflu pour avoir un intérieur moins encombré qui respire. Reposant. Mais en même temps, cela ne veut pas dire : viser l’intérieur témoin. Tout un programme.
Le souci du minimalisme, je trouve, est cette sensation d’uniformité, de même formule. C’est pareil, et en même temps, ce n’est jamais pareil. C’est assez ennuyeux, il faut le dire. Et aussi assez froid, et chaleureux quand s’est pensé avec de beaux matériaux chauds. Alors jusqu’où aller dans le minimalisme ?
Vous, que pensez-vous de tout ça ?
Virginie
14 février
Bonjour, je réagis un peu tardivement par rapport à la date de publication de l’article mais il n’y a pas de moment meilleur qu’un autre pour s’exprimer sur le minimalisme.
Je pense que de vivre dans un intérieur dépouillé ne signifie en rien qu’on ne chine jamais ni qu’on n’aime pas faire la cuisine. Au contraire même. Faire à manger dans une cuisine qui permette de s’étaler sans être gêné par les objets, couvre à mon sens une palette de points positifs. C’est même, à mon avis, une grande preuve de respect que l’on apporte à son alimentation. Le minimalisme est un art de vivre qui dépasse totalement la notion de décoration. On peut vivre avec une commode datant des années 70 ou rococo dans un intérieur minimaliste. Il s’agit d’être « juste », d’être conscient avant toute chose de ses besoins. Et d’accepter de prendre son temps pour trouver le bel objet.
Pour ma part, je suis heureuse d’avoir découvert et compris à quel point les objets finissaient par être autant d’entrave à ma liberté. J’ai fait le choix d’épurer au maximum et tout est devenu très simple. Et je confirme que le ménage ne me pose pas de problème. Vivant dans une maison de 250 m² et sans aucune aide extérieure, nettoyer ne prend que très peu de temps (je précise que je suis mère de famille, avec 3 enfants et que je travaille). Je combats l’accumulation. Je dépense mieux. Par exemple, je voyage. Cela me permet de vivre des expériences très riches que la possession d’objets n’auraient pas rendu possible. J’apporte beaucoup de soin à notre intérieur. Je le respecte car il est ce que je suis.
Désormais, j’applique la règle suivante : pour chaque objet qui entre dans ma maison, un autre sort. Les placards de certains de mes amis regorgent de « ça peut servir » ! Pour moi, ce concept est banni. Si tu ne te sers pas d’un objet pendant 18 mois, alors… il est donné ou il prend la direction soit du vide-grenier, soit de la déchetterie.
Déménager est un excellent moyen de s’alléger.
Merci beaucoup pour ces articles que je lis parfois avec retard mais qui sont toujours intéressants.
J’apprécie énormément votre blog Clémence.
Clémence
15 février
Bonjour Virginie,
Merci pour ce long commentaire je vous rassure, il n’arrive pas trop tard. Je m’efforce d’écrire des articles qui aient du sens pour qu’ils restent valables dans le temps. Enfin, j’essaie ^_^.
Pour ce qui est du minimalisme, je suis exactement dans cet état d’esprit, mais au tout début de la démarche. Et je vais écrire un article sur « minimalisme et style », car effectivement, je suis en train de me rendre compte que ce n’est pas un style, mais plus une philosophie de vie.
Bref, tout ça pour dire que votre témoignage est vraiment très intéressant. Merci d’avoir partagé.
En vous souhaitant une belle journée,
Clémence
karine
25 janvier
Bonsoir
Egalement en recherche pour mon futur intérieur, j’opte pour la sobriété élégante avec un mariage blanc et bois. Je cherche et teste pas mal de choses et couleurs mais je reviens toujours à ces 2 éléments ! alors je crois qu’il faut y aller quand on aime car c’est indémodable et évolutif à souhait! je trouve cependant que ces intérieurs en apparence simple sont les + durs à imaginer et à mettre en scène car toutes les lignes, coins et recoins ont leur importance. L’aide d’un archi peut être utile pour sublimer les volumes. Perso j’ai pas mal d’objets et j’aime bcp conserver….alors je prévois toutefois plusieurs meubles de rangements/déco sur mesure afin d’éviter les grosses armoires ou buffets dans la maison 🙂
Bonne continuation et merci pour tous ces articles que je découvre!
karine
Sarah
23 janvier
Bonjour,
Pour ma part je rejoint en partie l’avis de Pierre.
Dans le sens ou la déco reflete la vie que l’on aime et nos habitudes.
Aussi je pense qu’imaginer ta déco dans ta futur maison est une bonne chose, mais j’en resterai aux bases.
Je veux dire par la que, si tu aimes les materiaux brutes, tu peux déjà prendre certaines decisions sans crainte.
(Je pense aux sols et les grosses pièces, comme la cuisine etc.)
Ensuite, et la je parle de ma propre experience (étant moi-même toujours en péride de rénovation), je remarque que la maison te guide beaucoup dans tes choix. On ne peut imposer certains choix si l’espace ne s’y prête pas.
Moi j’aspire au vide aussi, malgré que j’ai toujours été quelqu’un qui a du mal à me séparer des objets (j’accumule donc). Avec l’âge j’ai apris une chose qui pourrait bien tenir du minimalisme;
C’est que quand on n’a que des objets utile, on en a nettement moins 😉
Et ça m’a du coup beaucoup aidé à faire le vide et de faire des choix de qualité plutôt que de ‘tendance’.
Après, réver de tout ce qui pourrait être n’a jamais fait de mal et aidera à préciser cette image qu’au fond de toi tu as probablement déjà 😉
Bon courage!
Pierre
22 janvier
Bonjour Clémence,
Je crois, moi, q’un intérieur doit refléter la vie que l’on aime, le goût que l’on a et non l’inverse… On ne doit pas s’imposer une manière de vivre qui va avec un intérieur. En regardant tous ces appartements et maisons minimalistes, je me dis : ces gens-là ne vont jamais chiner le dimanche matin dans les brocantes et les vide-greniers, ils ne font plus de shopping dans les boutiques de déco, ils ne vont plus se promener et ramasser des coquillages, des bois flottés, des fleurs ou des herbes folles… où mettraient-ils leurs découvertes et leurs achats puisqu’il n’y a que 3 objets dans le salon et 1 dans la chambre… quant à la cuisine, je me demande si ces gens aiment cuisiner vraiment, ce ne sont pas des cuisines d’épicuriens il me semble ! Je ne me vois pas habiter un des ces intérieurs, mais je suis obligé de convenir que c’est plus facile à entretenir… Quant à la pensée d’ Antonio Scortinio sur le blanc, il ne fait pas encore partie des grands penseurs de ce siècle, donc, si vous aimez le jaune, peignez en jaune !
Mireille
18 janvier
Bonjour,
J’ai lu cet article et ce qu’il dit du minimaliste me semble juste. Le minimalisme n’est pas fondée sur l’idée de vivre avec le moins d’objet possible mais avec des objets que nous utilisons ou qui nous émeuvent. Cela s’adapte très bien à un intérieur, être entouré d’objets qui nous parlent, qui nous définissent, qui nous accueillent. Voici le lien:
https://echosverts.com/2017/11/07/minimalisme-idees-recues-et-prejuges/
Mireille
Bertille
17 janvier
Certaines propositions sont très tentantes, notamment celles qui parviennent à insuffler de la chaleur par le choix des matériaux et objets (ou plantes) parce que sinon l’on peut vite basculer dans une sensation d’espace « clinique » sans vie. On ressent également que ces espaces sont très pensés et réfléchis, comme les objets sont quasiment absents, le moindre d’entre-eux est mis en avant ou en valeur dans un écrin construit. C’est un style qui pourrait me tenter mais pas ceux qui vivent avec moi, je crois que ce serait encore plus difficile avec des enfants. Je trouve intéressante aussi la philosophie sous-jacente de ce choix minimaliste : moins d’objets, donc moins de rangements nécessaires, aller à l’essentiel, se concentrer sur quelques belles choses. Je paraphrase le commentaire d’Inspirations Déco mais je partage cet avis. Et effectivement dans ce cas les valises sont vite faites, un déménagement n’est plus un cauchemar… Pour finir je dirai qu’à défaut de pouvoir adopter une telle épure partout chez moi, je me suis réservée deux espaces dans lesquels j’ai limité les objets et décorations murales : la chambre et mon coin bureau, c’est un début…
Clémence
18 janvier
Bonjour Bertille,
Je suis d’accord avec toi : difficile d’adopter une telle déco en tribu turbulente.
Le commentaire juste après toi, faisait un lien vers un article super intéressant sur les pré-jugés sur le minimalisme. Éclairant !
J’aime bien ton idée de un ou deux espaces libérés ! Délivrés ! ☺
Belle journée à toi,
Clémence
PS : Je pense déménagement, booouuuu ! Encore 6 mois pour trier, donner, jeter, recycler…
Bertille
18 janvier
Courage Clémence : un déménagement est certes un boulot que je crois – redouté – par beaucoup mais il faut se motiver en se disant que c’est l’occasion idéale de trier et de se débarrasser de tout ce qui nous encombre pour faire de la place à de nouvelles envies… Attention à ne pas jeter trop vite les souvenirs qui pourraient manquer à certains membres de la tribu.
Inspirations déco
17 janvier
Bonjour Clémence.
Pour répondre à votre article et vous soumettre mon avis par rapport à la décoration de votre futur intérieur, je trouve le style minimaliste très intéressant pour les passionné(e)s de décoration intérieure car le moindre « objet déco » installé est systématiquement mis en valeur. En effet, ce style se concentre sur l’essentiel comme on aimerait, nous même, le faire dans nos vie. Je pense donc que le style minimaliste plus d’un style pour la décoration de nos intérieurs et un véritable art de vivre. C’est vrai qu’il peut rapidement être froid mais il est très facile de le réchauffer avec quelques matériaux chauds tel que le bois par exemple. C’est un style qui utilise souvent la couleur blanche mais comme l’a dit ANTONIO SCORTINIO : « la couleur blanche est naturellement heureuse » ;-). C’est d’ailleurs pour cette raison, je pense, que dans ce style d’intérieur, on s’y sent bien, libre, heureux, … . A vivre dans ce type de décoration il y a moins d’encombres, de tracas, de rangements à faire puisque tout doit constamment être rangés. Et mine de rien ce style est aussi très pratique car le ménage de l’intérieur est vite fait, c’est donc un gain de temps inconsidérable sur nos emplois du temps déjà bien chargé.
Clémence
18 janvier
Merci pour ce commentaire qui achève de me convaincre d’y tendre et de continuer à en parler sur le blog.
Et j’adore pour le ménage.
Belle journée,
Clémence